Cette rencontre virtuelle d’échange a servi de cadre pour la présentation de l’ouvrage intitulé : Pêcher pour survivre en Afrique, les aires marines protégées au chevet de la pêche artisanale au Sénégal du Dr Moustapha SEYE, socio-anthropologue au Laboratoire de Recherche sur les Transformation Economiques et Sociales (LARTES-IFAN) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
L’ouvrage de ce chercheur et spécialiste en environnement a été réalisé grâce aux travaux de recherche menés sur le terrain aux côtés des communautés locales et autres acteurs des localités de Saint Louis, Cayar et Lompoul. Composé de trois parties sur 272 pages avec 11 chapitres, il relate entre autres, le rôle des AMP pour une pêche durable face à l’érosion de la biodiversité, le déficit de conservation de ces espaces protégés , la perception des acteurs sur les Aires Marines Protégées. Mieux, cet ouvrage met en lumière la place fondamentale de la pêche dans l’économie du Sénégal.
A en croire Dr Moustapha SEYE, la création d’AMP qui a progressivement conduit à leur mise en réseau dans différents pays, a considérablement contribué à la régénération des ressources halieutiques au bénéfice des populations locales. C’est l’un des objectifs du RAMPAO. L’organisation travaille à la mise en réseau d’un ensemble cohérent d’AMP représentatives d’écosystèmes et d’habitats critiques nécessaires au fonctionnement dynamique des processus environnementaux indispensables à la régénération des ressources naturelles marines et côtières, à la réhabilitation et la restauration des habitats critiques et à la préservation de la biodiversité.
Les AMP pour une pêche durable
La mise en place d’Aires Marines Protégées a permis de noter des avancées positives dans la gestion des pêches. Ces progrès sont entre autres : la délimitation des zones de reproduction où la pêche restreinte voire interdite pour limiter l’effort de pêcher les juvéniles, l’intérêt croissant entre gestionnaires d’AMP et pêcheurs à collaborer pour se doter de moyens nécessaires à une gestion des AMP plus intégrée dans les stratégies de développement durable et la mise en œuvre d’initiatives locales comme le repos biologique, le respect du maillage, la création de récifs artificiels.
Toutefois, quelques difficultés liées à la gestion des AMP sont notées. Il s’agit, a fait remarquer Dr SEYE, du déficit de conservation, de gouvernance participative, de responsabilité écologique des acteurs et des populations locales entre autres. C’est pour une amélioration des conditions d’existence des populations que le RAMPAO s’investit pour faire du réseau une dynamique et rayonnante plateforme d’échanges, de partages d’expériences et de capitalisation de bonnes pratiques en faveur de la gestion durable des ressources marines et côtières.