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Dans un contexte de pressions anthropiques croissantes, notamment la surexploitation des ressources, la pollution et les effets du changement climatique, les AMPs sont perçues comme des outils stratégiques permettant de concilier préservation de la biodiversité et gestion durable des ressources halieutiques.
Bien que les AMPs ne soient pas initialement conçues comme des outils directs de gestion des pêches, elles ont démontré leur efficacité pour la régénération des stocks halieutiques et la conservation des écosystèmes marins, particulièrement en combinaison avec des pratiques de pêche durable.
Les objectifs spécifiques du séminaire incluaient, entre autres, la clarification des cadres juridiques et institutionnels nécessaires pour soutenir la mise en place et la gestion efficace des AMPs. La solidité des bases légales et institutionnelles cruciale pour garantir la pérennité de ces aires protégées et s’assurer qu’elles répondent aux besoins des communautés locales, souvent tributaires des ressources marines.
De plus, le séminaire visait à identifier les contextes dans lesquels les AMPs peuvent être des outils de gestion des pêches, en définissant des niveaux de protection adaptés aux spécificités écologiques et socio-économiques locales.
Le Dr Bara Dème, représentant du RAMPAO, a présenté les progrès et défis des AMPs en Afrique de l’Ouest face aux engagements internationaux, puis a animé une table ronde sur les approches scientifiques et outils de surveillance pour renforcer leur efficacité.
Le séminaire du COMHAFAT a rassemblé de nombreuses présentations portant sur les multiples bénéfices des Aires Marines Protégées (AMP) pour la biodiversité et la gestion des pêches en Afrique de l’Ouest. Ces interventions ont mis en avant les menaces écologiques pesant sur les AMPs, les opportunités qu’elles offrent aux communautés locales en termes de développement socio-économique, ainsi que les expériences de cogestion et de réhabilitation écologique menées dans la région.
Dr Bara Dème, a pris la parole pour présenter « Les Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest : bilan et perspectives vis-à-vis des engagements internationaux ». Dans sa présentation, Dr Bara Dème a mis en avant le rôle crucial des AMPs en Afrique de l’Ouest dans la préservation de la biodiversité marine et dans le soutien aux communautés côtières.
Depuis leur création dans les années 1970 avec des initiatives pionnières telles que le Parc National du Banc d’Arguin en Mauritanie, ces AMPs se sont étendues dans les années 1990 et 2000 pour répondre aux défis posés par la surexploitation des ressources halieutiques et la destruction des habitats.
Cependant, Dr Dème a souligné que la couverture des AMPs en Afrique de l’Ouest reste limitée, représentant entre 2 et 4 % des Zones Économiques Exclusives (ZEE) régionales, bien en deçà des cibles internationales fixées à 10 % pour 2020 et visant maintenant 30 % d’ici 2030.
Il a identifié plusieurs défis majeurs, notamment un manque de financement adéquat, avec seulement 25 % des besoins annuels de 700 millions de dollars couverts, et des lacunes dans la gouvernance et la coopération régionale, notamment pour les AMPs transfrontalières. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) a également été pointée comme une menace persistante pour les ressources marines et les efforts de conservation.
Pour surmonter ces obstacles, Dr Dème a recommandé de renforcer la coopération régionale, d’explorer des sources de financement innovantes comme les crédits de carbone bleu. Il a également insisté sur l’importance de renforcer les capacités locales via des outils comme l’IMET, permettant une gestion plus efficace et durable des AMPs.
Par la suite, Dr Dème a animé une table ronde scientifique intitulée « Approches Scientifiques pour la Conservation et la Surveillance des AMPs : innovations, défis et opportunités ». Il a centré ces interventions sur trois points. D’abord, il a mis l’accent sur le besoin de renforcer la gouvernance en créant des cadres institutionnels solides et une meilleure coordination entre les acteurs locaux et régionaux. Ensuite, il a également souligné l’importance de définir des états de référence pour chaque AMP, qui serviraient de bases pour mesurer les impacts des actions de conservation.
La mise en place d’indicateurs de suivi fiables a été recommandée pour évaluer les progrès en termes de protection de la biodiversité. Enfin, Dr Dème a insisté sur la nécessité de combler les lacunes de données en investissant dans la collecte et le partage d’informations au niveau régional, afin d’assurer une gestion fondée sur des données complètes et fiables. Ces discussions ont permis de clarifier les défis actuels et de dégager des priorités pour une gestion plus efficace des AMPs.
La conférence COMHAFAT s’est conclue par plusieurs recommandations visant à renforcer l’efficacité des AMPs en Afrique de l’Ouest, dont les plus importantes sont :