Réserve naturelle gérée de Rio Kapatchez
Caractéristiques générales
Elle est située juste au Nord du Cape Verga à environ 30 km au Sud de la ville de Kamsar, entre la Pointe Gonzalez (à l’embouchure du Rio Nunez) et le fleuve Koumba. Ce delta est le Site RAMSAR N° 573 d’importance régionale et internationale pour les oiseaux et les mammifères marins. Il a été classé depuis Novembre 1992 et couvre une superficie de 20 000 ha.
Objectifs de création
La réserve naturelle gérée de Rio Kapatchez a été créée en vue d’assurer la conservation de la diversité biologique et des écosystèmes écologiques ; mais aussi pour amélioration les conditions de vie des communautés locales.
Habitats et écosystèmes représentatifs
Complexe estuarien de forêts de mangroves, de bancs de sables et de vasières avec des marécages d’eaux douces pour la nidification d’une grande variété d’oiseaux d’eau (les deux espèces rares de flamants) et un grand nombre d’hirondelles de rivage venues y passer l’hiver. Pour ces flamants, c’est le 3ème site de stationnement après le Banc d’Arguin (en Mauritanie) et le Djoudj (au Sénégal). En Guinée, c’est d’ailleurs l’une des 18 Zones d’importance pour la conservation des oiseaux (ZICO) ou Important Bird Areas (IBA) en anglais (Birdlife International, 2006). Il a également été identifié comme un site clé pour la biodiversité (Key Biodiversity Area (KBA) par Conservation Internationale.
Principales espèces
Une petite île y joue le rôle important de refuge pour des oiseaux migrateurs. Plusieurs études ont prouvé que sur le plan écologique, c’est une zone de migration, de reproduction, de frayère et de nourricerie des espèces de faunes côtières et marines. La faune terrestre est caractérisée par une présence significative de phacochères, de primates, de genettes, des Aulacodes et différentes espèces de reptiles. En plus de sa richesse en ressources halieutiques, la présence des dauphins, de lamantins, de tortues marines et de crocodiles du Nil y est signalée.
Valeurs culturelles et activités économiques
La communauté Baga est considérée comme autochtone et la plus dominante, mais on rencontre aussi les Nalous, Soussou, Mikiforès, Peuls, Malinkés, Landouma et Ballantes. Sur le plan religieux, l’Islam est dominant et cohabite avec le Christianisme et l’animisme.
La pêche artisanale est l’une des activités économiques la plus pratiquée dans le Kapatchez. L’abondance des ressources halieutiques par rapport au sud du littoral guinéen constitue l’une des raisons d’attractions des pêcheurs, notamment ceux en provenance de Kamsar, de Koukoudé, de Conakry et même ceux de la sous-région (Sierra-Léone, Sénégal, Gambie, Mali, …). Pratiqué essentiellement par les femmes, la transformation du poisson par fumage est le moyen dominant de conservation des produits halieutiques. Le salage-séchage concerne plutôt les espèces de grandes tailles. La production de sel est pratiquée principalement par les autochtones qui y tirent une partie de leurs revenus. Elle s’opère soit par la méthode artisanale traditionnelle qui consomme du bois pour le chauffage de la saumure récolté par filtration et la méthode semi-moderne de cristallisation solaire, plus économique, plus rentable, moins fatigante. Diverses cultures vivrières sont pratiquées dans le delta du Kapatchez, parmi lesquelles le riz occupe une place prépondérante. On y cultive également les tubercules, l’arachide, le maïs, le fonio et le sorgho, les cultures maraîchères. L’élevage est pratiqué à petite échelle dans les villages et les campements de pêche. Il concerne surtout des ovins, caprins et la volaille. Ce cheptel est destiné plutôt aux cérémonies sociales et religieuses.